Que ce soit pour l’émancipation des femmes, les relations familiales, des tabous à désamorcer ou des sujets complexes à vulgariser, Janette Bertrand utilise sa tribune au profit de l’évolution des mentalités au Québec, avec une passion qui ne fait que s’attiser avec les années. À l’occasion de son 100e anniversaire, nous la remercions d’avoir mis ses talents de communicatrice au service d’une société davantage inclusive, comme avec son dernier ouvrage, Cent ans d’amour : réflexions sur la vieillesse, un immense succès en librairie avec 70 000 exemplaires vendus.
Tout chez elle, chaque parole et chaque geste, tend vers l’autre dans une volonté d’ouverture et de dialogue. Ses valeurs sont portées par le prix Janette-Bertrand, créé en novembre dernier par le Salon du livre de Montréal, qui célèbre l’engagement littéraire en faveur d’une société plus juste et égalitaire. À cette occasion, elle y est allée d’une intervention particulièrement inspirante pour rappeler avec sagesse le pouvoir fondamental de la littérature :
« Continuons à lire. Continuons. On parle beaucoup, en ce moment, de la montée de la droite. Puis on a peur de toutes sortes d’affaires : on a peur de l’intelligence artificielle. Mais tant qu’on aura des humains qui vont écrire ce qu’ils ont dans le cœur et dans la tête, il n’y a pas de danger. Je pense qu’on est sauvés. Ces gens-là nous sauvent. »
« Deux personnes discutent autour d’un souper aux fruits de mer. « As-tu lu Fanny, la nouvelle pièce de Rébecca Déraspe? Je trouve ça vraiment fécond, à quel point elle explore le clash des féminismes entre générations! », dit la première. « Ah oui? Oui, moi aussi je l’ai lu, et c’est vrai que c’est foisonnant là-dessus, surtout que c’est un réel dialogue sur des dynamiques actuelles, identité et contradictions incluses. Mais j’ai presque trouvé que le rire reconduisait encore plus tout le reste, je ne sais pas si toi aussi? », répond la deuxième. « Justement, je pense que c’est la plus grande force du texte : on rit précisément grâce à des personnages qui mettent à nu des mouvances autant qu’elles se mettent à nu, qu’elles partagent une transparence aussi touchante que troublante », lui rétorque la première, avant de replonger dans son assiette de l’océan. »
« Contrairement à tantôt, la patinoire du parc Molson est maintenant à peu près déserte. Un jeune homme y trace des cœurs sur la glace en espérant sans doute que quelqu’un d’autre que moi les remarque. »
Tout premier roman est forcément un événement, et avant de sortir des presses, celui d’Alexandra Boilard-Lefebvre en était déjà un pour son entourage. Même au stade de création, Une histoire silencieuse remuait déjà bien des choses.
« Rampe de lancement » donne la parole aux jeunes créateurs et créatrices en littérature jeunesse, en s’intéressant à leur processus créatif. Nous vous invitons cette fois à découvrir l’auteur Mc Knoell Alexis.
Je ne sais trop pourquoi ce détour, peut-être cette envie de prolonger le souvenir du roman, peut-être le souhait de comparer l’image que je m’étais construite en tête à la réalité.
Albums jeunesse, romans captivants, essais, théâtre ou poésie, voici une sélection d'ouvrages variés qui vous permettra de (re)découvrir la diversité et la richesse de la littérature franco-canadienne.
« Premier du genre, ce livre revêt la forme surprenante d'un cold case poétique et historique au sein duquel est explorée avec ampleur et vivacité la culture sud-coérenne ainsi que les conditions de vie de ceux et celles qui immigrent et deviennent invisibles dans leur pays d'accueil, en occurrence ici le Canada. Un livre comme on en lit trop rarement, aussi intrigant qu'instructif. »
Dans ce numéro aux couleurs de l’amour, nous vous proposons de faire un tour de piste de la romance, un genre qui a explosé ces dernières années, faisant frissonner de plaisir des milliers de lecteurs et lectrices. Pour l’occasion nous démystifions le phénomène, et en entrevue nous faisons battre nos cœurs à l’unisson avec Emma Green et Marie-Krystel Gendron.
Ailleurs dans les pages, nous nous laissons émouvoir par les histoires graphiques de Julie Delporte, notre artiste en couverture, nous visitons la bibliothèque de la comédienne Geneviève Brouillette, nous vivons le quotidien frénétique d’une mère avec Marie-Sissi Labrèche et nous découvrons les facettes cachées d’un père avec Louise Dupré.
Pas encore rassasiés? Aussi, nous faisons la lumière sur la mort taboue d’une femme avec Alexandra Boilard-Lefebvre, nous interrogeons la notion d’identité avec Maïka Sondarjee, explorons la diversité des mangas, entrons dans l’imaginaire foisonnant des jeux vidéo et sommes absorbés par l’univers matriarcal de Lili Boisvert.