Le bilan Gaspard, publié annuellement par la BTLF, fait état de la santé du marché du livre québécois. Premier constat : les ventes en librairie se portent bien au Québec, avec une augmentation globale de 6,9% en valeur et de 4,6% en volume. Une progression qui témoigne du grand dynamisme des différents acteurs de la chaîne du livre et de l'effervescence d'une offre toujours plus diversifiée et généreuse.
Parmi les genres en forte croissance, la romance, phénomène éditorial que nous avons exploré dans notre plus récent dossier de la revue Les libraires, explose en popularité avec une hausse de 59,6%. La littérature jeunesse, quant à elle, cumule 25% des ventes totales et continue de séduire familles, enseignants et bibliothécaires. La littérature québécoise tire aussi son épingle du jeu avec une hausse de 8,5% de ses ventes, une tendance qui se reflète dans le palmarès des meilleures ventes de l’année où huit des dix premières positions sont occupées par des œuvres québécoises, dont Le guide de l’auto 2025, Cent ans d’amour : Réflexions sur la vieillesse et Rue Duplessis.
Au-delà des chiffres, ce bilan met en lumière l'engouement renouvelé des lecteurs pour une littérature de qualité et le rôle crucial des librairies dans la promotion de la diversité et du dynamisme de la scène littéraire québécoise.
« Hécube est née princesse et son destin était naturellement d’être envoyée dans le lit d’un autre prince ou roi pour lui faire des héritiers. Priam, son promis, est déjà vieux et il est réputé bon et sage. Mais le roi de Troie n’est qu’un homme, pas plus brutal qu’un autre sans doute, mais certainement pas moins. Entre grossesses et intrigues à la cour, Hécube observe avec finesse la puissance de Troie, l’arrogance des hommes… et la marche inéluctable vers son atroce fin. Un des meilleurs romans mythologiques depuis ceux de Madeline Miller, plein de sourde colère et d’amère ironie. »
QUENTIN WALLUT, Librairie La maison des feuilles (Montréal)
« Antoine et Cléopâtre sont des personnages complexes et pleins de contradictions : il est fort, courageux, noble, généreux et aimable; elle est intelligente, éloquente, charismatique et belle. Mais la liste de leurs défauts est aussi longue. Trop longue peut-être pour la figure du héros tragique, censé n'avoir qu'un seul défaut, celui qui le conduit inévitablement à sa perte. Othello est tragique en raison de sa jalousie; Macbeth, en raison de son ambition; Coriolan, en raison de son orgueil. Avec Antoine et Cléopâtre, on ne sait pas par quoi commencer et par quoi finir : il est excessif, impulsif, exubérant et insouciant; elle est extravagante, calculatrice, concuspiscente et cruelle. Mais loin de ternir leur image, leurs contradictions ajoutent à leur charme, à leur grandeur et surtout à leur humanité. »
Dans À nos cœurs battants du duo d’autrices françaises Emma Green, on se laisse totalement prendre par le mystère de l’amour qui, on le sait, a ses raisons que la raison ne connaît point.
« Oublie ça, les mangas! Ce n’est pas pour moi. » Voilà ce que je me disais il y a à peine quelques mois. À ce jour, j’ai lu une dizaine de séries de ces bandes dessinées japonaises, et ce n’est qu’un début.
Hantées par la mort ou la faim, deux héroïnes soufflent un vent d’objection sur les ténèbres qui menacent de les avaler, des combattantes qui interrogent notre propre capacité à nous lever contre les forces qui nous résistent.
La revue Collections, publiée par l'Association nationale des éditeurs de livres (ANEL), est une référence pour tous les amateurs de livres québécois. Ce numéro est une invitation à plonger dans l'univers de la bande dessinée qui ne cesse d'intriguer un lectorat, dont l'engouement pour le 9e art d'ici et d'ailleurs ne se dément pas.
« Quel récit! Quel voyage! Un livre autant introspectif que riche en observation de la société, de ses classes qui se construisent depuis toujours et dès le plus jeune âge à travers le réseau scolaire. Autoderision, humour, sens aigu du récit : j’y ai reconnu le talent de Caroline Dawson (Là où je me terre) qui lui a d’ailleurs personnellement prodigué de bons conseils. À lire absolument si vous croyez à l’importance d’aligner ses passions et ses valeurs avec ses actions. Une révélation. »
Dans ce numéro aux couleurs de l’amour, nous vous proposons de faire un tour de piste de la romance, un genre qui a explosé ces dernières années, faisant frissonner de plaisir des milliers de lecteurs et lectrices. Pour l’occasion nous démystifions le phénomène, et en entrevue nous faisons battre nos cœurs à l’unisson avec Emma Green et Marie-Krystel Gendron.
Ailleurs dans les pages, nous nous laissons émouvoir par les histoires graphiques de Julie Delporte, notre artiste en couverture, nous visitons la bibliothèque de la comédienne Geneviève Brouillette, nous vivons le quotidien frénétique d’une mère avec Marie-Sissi Labrèche et nous découvrons les facettes cachées d’un père avec Louise Dupré.
Pas encore rassasiés? Aussi, nous faisons la lumière sur la mort taboue d’une femme avec Alexandra Boilard-Lefebvre, nous interrogeons la notion d’identité avec Maïka Sondarjee, explorons la diversité des mangas, entrons dans l’imaginaire foisonnant des jeux vidéo et sommes absorbés par l’univers matriarcal de Lili Boisvert.